Ambassadrices pour les femmes, la paix et la sécurité

Aswat Nissa, en partenariat avec ONU Femmes et le Centre pour le contrôle démocratique des forces armées (DCAF), a lancé en 2017 son projet Femmes, Paix et Sécurité. Ce projet s’inscrit dans le cadre la mise en œuvre de la résolution 1325, qui est la première résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies à porter sur les femmes et l’égalité de genres, appelant tous les États à l’inclusion des femmes dans les efforts de la prévention des conflits, la consolidation et le maintien de la paix. Le projet Femmes, Paix et Sécurité a pour objectif de faciliter un dialogue constructif et inclusif entre la société civile et le parlement afin d’adopter un Plan d’Action National reflétant les différentes perspectives des femmes tunisiennes en matière de paix et sécurité. Aswat Nissa travaille avec 60 femmes politiques: des députées et des militantes des différents partis politiques représentées à l’Assemblée des Représentants du Peuple afin qu’elles deviennent des militantes pour la mise en œuvre dudit Agenda en Tunisie pour qu’elles deviennent de véritables « Ambassadrices » au sein de leurs partis politiques et communautés. Grâce à notre travail, nous avons été sélectionnés par le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance pour participer à l’élaboration du Plan d’Action National 1325 en Tunisie.

La résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies

Trois groupes composés de 45 femmes politiques originaires de trois régions de la Tunisie (Nord, Centre et Sud) ont suivi trois formation de deux jours avec l’experte libanaise Joumana Merhi qui est l’actuelle directrice du bureau de Beirut de l’Institut Arabe des Droits de l’Homme.
Les formations se sont donc déroulées à Tozeur, Kairouan et Tunis et ont eu pour objectif d’introduire la Résolution 1325 et ses textes complémentaires et faire le lien entre cette résolution et le programme d’action de Pékin ainsi que la CEDAW à 45 politiciennes.

Prévention de la violence basée sur le genre 

Les candidates des trois groupes du Nord, Centre et Sud ont assisté à une formation d’une journée sur la prévention de la violence à l‘égard des femmes. Le point de départ de la formation était le pilier de la prévention de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies et les mécanismes nationaux entrepris pour mettre en pratique ce pilier. Le choix s’est donc basé sur la nouvelle Loi intégrale contre les violences faites aux femmes adoptée le 11 août 2017 qui pour certains se révèle être avant-gardiste.

L’intégration de l’approche genre dans la Réforme du Secteur de la Sécurité 

Aswat Nissa a noué un partenariat solide et stratégique avec le DCAF afin de bénéficier de son expertise dans l’intégration de l’approche genre dans la réforme du secteur de la sécurité. En effet, deux expert-e-s de la division genre du DCAF Genève ont assuré la formation avec l’aide d’un consultant national spécial de la réforme du secteur de la sécurité en Tunisie ainsi qu’avec la participation de l’équipe chargée du projet à Aswat Nissa. Trois formations de deux jours ont été organisées avec les trois groupes des femmes. L’objectif de ces deux jours est de renforcer les connaissances des femmes politiques locales en matière de RSS et de renforcer la capacité des femmes politiques locales à œuvrer concrètement pour l’inclusion de la perspective genre dans le processus de RSS.

Campagne de plaidoyer

Auprès les femmes politiques
Après les rencontres qui se sont succédées durant l’année 2017, Aswat Nissa a lancé son volet plaidoyer en faveur de la mise en  œuvre de la Résolution 1325 et l’intégration du genre dans la Réforme du secteur de la sécurité. 
Le plaidoyer couvrira le territoire tunisien à travers les actions de promotions organisées par les femmes politiques participantes au projet et qui sont originaires de différentes régions du pays.
 
En février 2018, Aswat Nissa a organisé trois assemblées régionales à Tunis, Sfax et Sousse autour de  la  première étape dudit plaidoyer dont la première phase est une collecte de données pendant 3 mois concernant la perception du/de la citoyen-ne de la sécurité et la participation de la femme dans le secteur de la sécurité.
Afin que les résultats de la collecte de données ne soient pas biaisés et afin d’avoir une enquête scientifique et représentative, l’équipe de projet, avec l’aide d’une statisticienne, a déterminée que le nombre de questionnaires nécessaires s’élevait à 500. Un poids supplémentaire a été allouée certaines régions (Kasserine, Gafsa, Kebili, Siliana,…) vu les problèmes ou tensions enregistrés dans ces localités. 
 
Auprès des député-e-s des différents groupes parlementaires
En plus du travail avec les femmes politiques, Aswat Nissa, assisté par un expert en Réforme du Secteur de la Sécurité,  a organisé des réunions de travail avec des député-é-s de différents groupes parlementaires et de diverses  commissions. Ces rencontres ont pour objectif de présenter l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité et la Résolution 1325, d’ introduire  la réforme du secteur de la sécurité, et le rôle des parlementaires dans l’intégration de l’égalité des sexes dans la RSS.
 
Conférence internationale Femmes, Paix et Sécurité

Le 16 mars 2018, Aswat Nissa, en partenariat avec le DCAF, a organisé une conférence internationale intitulée Femmes, Paix et Sécurité dont l’objectif est d’encourager un dialogue sur le rôle des femmes dans la prévention des conflits, dans la consolidation de la paix et dans la bonne gouvernance du secteur de la sécurité. Cette conférence a aussi été l’occasion de débattre de l’importance de l’adoption d’un Plan d’Action National pour la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui est l’un des premiers documents officiels qui reconnait le rôle des femmes en tant qu’agents de changement pour l’établissement et le maintien de la paix.
La conférence s’est articulée autour de trois panels :

  • Panel 1 : La Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies en Tunisie
  • Panel 2 : L’approche genre dans le processus de justice transitionnelle
  • Panel 3 : le rôle des femmes dans la prévention de la radicalisation et dans la réintégration.

La conférence a rassemblé plus de 150 personnes, (des expert-e-s en genre et sécurité, des représentant-e-s de la société civile et députées) et a été couvert par plusieurs médias nationaux tels que le Huff Post Tunisie et Tunis Afrique Press (TAP).

Elaboration d’une étude intitulée « Femmes et sécurité globales: vers une réforme sensible au genre du secteur de la sécurité en Tunisie

femme pix et sécurité
La collecte de données qui a eu lieu entre février et juin a permis d’élaborer une étude intitulée « Femmes et sécurité globale : vers une réforme du secteur de la sécurité sensible au genre en Tunisie «  ainsi qu’un policy brief intitulée « La place du genre dans la Réforme du secteur de la scéurité en Tunisie » à destination du législateur, à l’administration sécuritaire et aux partis politique mettant en avant des recommandations au profit d’une meilleure participation de la femme dans le secteur de la sécurité et de la réforme du secteur de la sécurité. 
Ce policy brief sera utilisé par les femmes politiques participant au programme afin de commencer leurs plaidoyers au sein de leurs communautés et partis politiques.  

Lancement du réseau de femmes députées Ambassadrices de l’Agenda Femmes, Paix et sécurité 

 
Le 4 octobre, Aswat Nissa, en partenariat avec ONU Femmes, a organisé une conférence autour de la place du genre dans la réforme du secteur de la sécurité. L’événement a été l’occasion de célébrer la clôture du projet Ambassadrices pour les femmes, la paix et la sécurité qui a duré prés de 2 ans et de présenter les résultats de l’étude intitulée « Femmes et sécurité globale : vers une réforme du secteur de la sécurité sensible au genre en Tunisie » et le policy  brief.
 
Le 4 octobre est un jour historique étant donné que nous avons réussi à initier un réseau de 12 femmes députées issues de différents groupes parlementaires pour devenir Ambassadrices de l’agenda Femmes, Paix et sécurité en Tunisie. 
Le groupe de femmes s’est engagé lors de cette conférence à travailler ensemble pour l’institutionnalisation de la budgétisation sensible au genre dans la loi organique du budget (LOB), mais aussi à plaider en faveur de la parité horizontale et verticale dans les élections législatives.