académie politique femme 2018

Académie politique des femmes 2018

Académie politique des femmes 2018

académie politique femme 2018

Aswat Nissa, en partenariat avec Heinrich-BÖll Stiftung et Froum of Federations, a lancé en mars 2018 la 7ème promotion de l’Académie politique des femmes qui réunit 20 jeunes femmes âgées de 18 à 35 ans  issues de différentes régions et de 10 partis politiques afin de les préparer aux premières élections municipales du pays depuis la Révolution de 2011. Ce programme leur  permettra de devenir de véritables actrices du changement et des militantes pour l’égalité entre les genres au sein de leurs municipalités et partis politiques en intégrant ce concept dans les politiques publiques locale.
L’académie politique de 2018 repose sur 9 volets qui visent à faire des candidates de véritables porte-paroles des droits et des causes féminines:
 
  • Leadership et prise de décision
  • Gouvernance locale et décentralisation 
  • Communication politique avec simulation d’un débat télévisé
  • Genre et égalité de genre 
  • Analyse genrée des lois  
  • Intégration de l’approche genre dans les politiques publiques 
  • Le budget sensible au genre 
  • Le rôle des femmes contre la corruption 
  • Plaidoyer pour l’intégration du genre dans les politiques publiques 

Le Leadership et la prise de décision

Affirmer et stimuler l’esprit de leadership des candidates est l’un des piliers sur lesquels repose l’Académie Politique des femmes. L’objectif de cette première session de formation est d’approfondir l’esprit de leadership des académiciennes en les aidant à identifier les difficultés qui peuvent entraver leurs confiances en elles ainsi que leur permettre de développer une véritable vision de leurs carrières. La session été assurée par la psychologue et coach Lilia Baccouche et s’est déroulée le 10 et 11 mars.

Gouvernance locale et décentralisation 

La formation sur la gouvernance locale, la décentralisation assurée par le chercheur en gouvernance locale, Zied Boussen, s’est étalée sur 3 jours et  a permis  aux participantes de comprendre les mécanismes des élections locales et l’importance et les défis que constitue un conseil municipal. Elle a pour objectif de préparer les candidates à exercer un mandat d’élue à l’échelle locale et de les préparer participantes aux attentes de la part du corps électoral.

La communication politique

Après avoir consolidé leurs esprits de leadership lors du premier training de l’Académie politique, les candidates ont travaillé sur les discours politiques avec une formation spécialisée en communication politique et prise de parole en publique.
Durant trois jours, les candidates ont consolidé leurs capacités en matière de  stratégies  de communication à adapter en fonction des différents types de médias (réseaux sociaux, presse écrite, presse électronique, télévision, radio…) et la formulation de messages politiques clair et convoquant se base principalement sur les techniques d’argumentation.
Une simulation de débat télévisée a été organisée afin de permettre aux candidates de structurer un discours politique et l’adapter en fonction de l’audience.
 

Genre et égalité de genre  

La formation en genre et égalité des genres est certainement l’une des plus importantes dans le cursus des académiciennes.
Durant deux jours, les candidates ont approfondi leurs connaissances et ont été sensibilisées au concept même de genre et de son articulation entre l’individu et la société. Elles sont désormais capables de faire la différence entre le genre et le sexe, elles ont pris conscience des stéréotypes féminins/masculins et savent analyser comment la politique, l’éducation et l’économie peuvent contribuer à pérenniser les stéréotypes et la discrimination basés sur le genre.
 

 

Analyse genre des lois

A la suite du workshop sur le genre et l’égalité des genres, les candidates se sont réunies  pour suivre une formation sur l’analyse des lois et l’intégration de l’approche genre. Guidées par le Professeur Khaled Mejeri , les jeunes  femmes ont fait une revue des lois et des institutions légales présentes en Tunisie et ont exploré comment ces lois impactent les femmes tunisiennes. Les académiciennes ont également discuté du Plan d’action national pour la Résolution 1325 adopté par la Tunisie et du rapport du COLIBE sur les libertés individuelles et l’égalité. 

Petit-déjeuner avec les jeunes élues municipales 

A l’occasion de la célébration du 62e anniversaire du Code du Statut Personnel, Aswat Nissa en partenariat avec Heinrich Böll Stiftung Afrique du Nord a organisé un petit-déjeuner avec les jeunes élues municipales de différentes promotions de l’Académie politique des femmes afin de discuter avec elles  de leur rôle dans l’intégration de l’approche genre dans la gestion des affaires locales. Les jeunes élues, qui sont toutes à la tête de différentes commissions municipales, ont mis la lumière sur les obstacles qu’elles rencontrent dans leur travail municipal en passant par le manque de financement ou la corruption et ont souligné que les femmes sont particulièrement touchées par les affaires locales. D’après ces élues, ce sont principalement les femmes qui réclament l’amélioration des services municipaux (éclairage, infrastructure, sécurité, propreté, espaces de loisir …).
Ayant siégé à la commission responsable de la rédaction du code des collectivités locales, la députée Lilia Ksibi qui était présente, a insisté sur le fait que l’intégration de l’approche genre pourrait être une opportunité pour les municipalités de trouver des financements.

Intégration de l’approche genre dans les politiques publiques 

Les académiciennes ont repris les formations à partir de septembre après une pause bien mérité en août. 
La reprise a commencé avec la formation sur l’intégration de l’approche genre dans les politiques publiques qui a permis de renforcer leur connaissance en matière  de politiques publiques sensibles au genre. En effet, les candidates ont eu l’occasion de se familiariser avec les instruments internationaux de référence en matière d’égalité de genre.

Le budget sensible au genre 

La formation sur le genre et le budget sensible au genre a permis aux participantes de se familiariser avec les instruments budgétaires intégrant la dimension genre. L’objectif de cette formation est de doter les participantes des compétences nécessaires pour la planification d’un budget sensible au genre et de comprendre l’importance de l’intégration dudit budget dans leurs futurs projets et municipalités. Ce workshop a suscité beaucoup d’intérêt auprès des candidates qui, pour la plus part, sont des élues municipales de différentes régions de la Tunisie et qui participent actuellement  à la préparation des budgets au sein de leurs municipalités respectives.

Transparence et le rôle des femmes dans la lutte contre la corruption

Aswat Nissa en collaboration avec I watch, une référence en matière de lutte contre la corruption, a organisé cette formation intitulée Transparence et le rôle des femmes contre la corruption.  Durant ces deux jours de formation, les candidates ont pris connaissances des impacts dévastateurs sur le développement économique et social que peut avoir la corruption et du rôle qu’elles peuvent jouer dans la prévention de ce fléau.  

Plaidoyer pour l’intégration du genre dans les politiques publiques contre la corruption

La dernière formation de la 7e promotion de l’académie politique des femmes s’est focalisée sur le Plaidoyer pour l’intégration du genre dans les politiques publiques. L’objectif de cette formation est de permettre aux candidates de se familiariser avec les techniques de plaidoyer et d’acquérir les compétences requises pour mener une action de plaidoyer sur la scène politique tunisienne ainsi que au sein de leur parti et ce afin qu’elles deviennent de vraies militantes pur l’intégration du genre. 

Cérémonie de clôture de l’Académie politique des femmes 

Après prés d’un an de travail et de formations, nous avons clôturé la 7e promotion de l’Académie politique des femmes en beauté avec la cérémonie de remise des diplômes. En effet, lors de cet événement, nous avons célébré le grand succès des de cette promotion qui a réuni 20 jeunes femmes politiques âgées entre 20 et 35 ans  issues de différentes régions et de 10 partis politiques, dont 7 sont devenues élues municipales. Nous souhaitons à ces nouvelles militantes pour l’égalité entre les genres au un franc succès au sein de leur municipalité et parti politique et nous leur souhaitons une belle continuité en tant qu’actrices du changement.
 

Les bonnes pratiques en matière de l'intégration du genre dans les partis politiques

Le 18 décembre 2018, Aswat Nissa a présenté son étude intitulée « Les bonnes pratiques en matière de l’intégration du genre dans les partis politiques » élaborée en se basant sur une recherche documentaire suivie d’une collecte de données quantitatives et qualitatives auprès de 40 jeunes femmes âgées de 20 à 43 ans, engagées sur la scène politique.
 
L’étude a permis de dresser un constat concernant la participation politique des femmes en Tunisie. En effet, elle  démontre que le patriarcat, les charges familiales et l’insécurité dans les moyens de transport publics, notamment pendant la nuit, sont parmi les principaux freins qui empêchent les femmes de réussir leur carrière politique.
Ce document L’étude offre aussi des recommandations à court et long terme.
académie politique femme tunisienne 2018

Académie politique des femmes 2017

ACADÉMIE POLITIQUE DES FEMMES 2017

Capitalisant sur une expérience acquise pendant cinq ans de travail et de collaboration avec les partis politiques tunisiens, toutes formations confondues, Aswat Nissa, en partenariat avec Kvinna till Kvinna et Heinrich Böll Stiftung, a lancé son programme de l’Académie Politique des Femmes candidates en janvier 2017.
Ce programme a pour ambition d’appuyer et d’accompagner des femmes politiques, âgées entre 18 et 35 ans, occupant des postes de responsabilité au sein de leurs partis politiques et qui se présenteront aux prochaines élections municipales, en vue de renforcer leur leadership et leur savoir-faire. Cela leur permettra d’assumer des mandats d’élues afin qu’elles deviennent de véritables actrices du changement et des militantes pour l’égalité entre les genres au sein de leurs municipalités et partis politiques.
L’académie politique de 2017 repose sur 7 volets qui visent à faire des candidates des militantes des droits des femmes au sein de leurs municipalités et partis politiques, à savoir:

  • Le leadership et la prise de décisions
  • La campagne électorale
  • La communication et la prise de parole en public
  • L’égalité des genres
  • La gouvernance locale et la décentralisation
  • L’approche genre dans les politiques publiques
  • Le statut des femmes tunisiennes

Le Leadership et la prise de décision

Affirmer et stimuler l’esprit de leadership dans candidates est l’un des piliers sur lesquels repose l’Académie Politique des femmes. L’objectif de cette première session de formation est d’approfondir l’esprit de leadership des académiciennes en les aidant à identifier les difficultés qui peuvent entraver leur confiance en elles ainsi que leur permettre de développer une véritable vision de leurs carrières.

La communication politique et la prise de parole en publique

Après avoir consolidé leurs esprits de leadership lors du premier training de l’Académie politique, les candidates ont travaillé sur les discours politiques avec une formation spécialisée en communication politique et prise de parole en publique.
Durant trois jours de cours intensifs, elles ont su analyser les différents types de discours politique (communication verbale, non verbale) afin d’en tirer les bonnes leçons qu’elles pourraient utiliser lors des élections municipales.

Campagne électorale 

Durant cette sessions de formation, les candidates ont pu découvrir les éléments composant la campagne électorale comme le ciblage des votants, la collecte des fonds ou encore la gestion des bénévoles et ce en respectant les principes établis dans la loi électorale. 

Avec ces nouvelles connaissances, les participantes auront les capacités de gérer au mieux leur campagne électorale et de cibler leur électorat.

Gouvernance locale et décentralisation 

La formation sur la gouvernance locale, la décentralisation permet aux participantes de comprendre les mécanismes des élections locales ainsi que l’importance et les défis que constitue un conseil municipal. Elle a pour objectif de préparer les candidates à exercer un mandat d’élue à l’échelle locale et de les préparer participantes aux attentes de la part du corps électoral.

Egalité des genre  

Avec cette session de formation, les participantes ont approfondi leurs connaissances et ont été sensibilisées au concept même de genre et de son articulation entre l’individu et la société. Elles sont désormais capables de faire la différence entre le genre et le sexe, elles ont pris conscience des stéréotypes féminins/masculins et savent analyser comment la politique, l’éducation et l’économie peuvent contribuer à pérenniser les stéréotypes et la discrimination basés sur le genre.

Intégration de l’approche genre dans les politiques publiques  

Après l’initiation au concept genre, les candidates ont découvert comment introduire l’approche genre dans les politiques publiques. A l’issue de cette session, elles ont compris la  nécessité d’intégrer des indicateurs sexo-spécifiques dans leurs projets et initiatives politiques. Elles sont ainsi capables de faire le lien entre les enjeux relatifs à l’intégration de la dimension genre entre, d’une part, les travaux de leurs partis politiques et leurs programmes politiques et, d’autre part, la promotion de l’égalité hommes-femmes en Tunisie


Statut de la femme tunisienne

A l’issue de cette formation de deux jours, les participantes ont pu renforcer leurs  connaissances théoriques et pratiques sur le statut de la femme tunisienne dans le droit international et la Constitution tunisienne. Elles ont pris connaissance des conventions internationales signées et ratifiées par la Tunisie en matière de droits des femmes, ont été introduites à la loi intégrale contre les violences faites aux femmes et ont compris la nécessité d’œuvrer pour l’application de projets et programmes favorisant le respect des droits économiques et sociaux des femmes.

Totale démocratie

Campagne de plaidoyer sur la parité horizontale dans le code électoral des élections municipales intitulée la totale Démocratie

Suite une initiative de plaidoyer à la parité horizontale dans le code électoral des élections municipales avec des propositions en faveur des femmes, des jeunes et de personnes handicapées l’association droits à la différence. Aswat Nissa a rejoint une quarantaine d’associations nationales, régionales et internationales autour de cette initiative. Parmi les composantes du collectif, les partenaires de Women on the Frontline . En effet le travail de mobilisation a commencé depuis le mois de Mars, des Policy Biefs ont été élaborés par des experts juristes et militants.
Une grande conférence de presse a été organisée le 10 mai pour le lancement officiel de la campagne.
Aswat Nissa a bénéficié de l’appui de leurs contacts des partis politiques pour faciliter les rencontres avec les partis politiques , les députées et les commissions parlementaires et du bien fondé de la parité et sa contribution à une meilleure représentativité des femmes dans les postes de prise de décisions.
Tous ces efforts ont contribué à la réussite de la campagne et de convaincre les décideurs du bien fondé de la parité et sa contribution à une meilleure représentativité des femmes dans les postes de prise de décisions.
Cette campagne a contribué significativement à l’adoption de l’article relatif à la parité horizontale, voté le 15 juin 2016, à l’Assemblée des Représentants du Peuple avec 127 voix pour (soit 95%).

association femme - corruption tunisie

Les femmes tunisiennes en première ligne dans le combat contre la corruption !

Les femmes tunisiennes en première ligne dans le combat contre la corruption !

En mai dernier, soit plus de six ans après la révolution et suite au classement de la Tunisie à la 75ème place dans l’étude sur la perception de la corruption publiée par Transparency International, le chef du gouvernement de la seconde république, Youssef Chahed, a déclaré la guerre contre la corruption. Une nouvelle attendue par toute la Tunisie et surtout plusieurs membres de société civile qui jouent le rôle de « chiens de garde » de la révolution.
Dans cette bataille contre la corruption instiguée par la société civile et certaines figures de la classe politique tunisienne, nous retrouvons des femmes dynamiques et motivées qui se sont positionnées en première ligne pour amorcer le changement en Tunisie.

 

Henda Fellah d’I Watch : « Je n’ai jamais été victime de corruption, donc ce que je fais ce n’est pas pour servir mon intérêt, mais pour l’intérêt du pays » 

L’un des visages les plus connus d’I watch est sûrement celui de Henda Fellah. En effet, à 29 ans la jeune femme occupe le poste de coordinatrice du projet « Advocacy Legal Advise Center » en Tunisie, un centre implanté dans plus de 60 pays à travers le monde qui s’occupe de fournir des conseils juridiques gratuits et confidentiels aux témoins et aux victimes de corruption. Dans cette structure, elle est son équipe de juristes traitent des dossiers de tout type de corruption.
Depuis son plus jeune âge, la jeune femme a toujours été passionnée par la politique mais refusant de choisir une idéologie précise à suivre, elle s’orienta plutôt vers la société civile afin d’apporter sa contribution au pays. Elle entama son expérience avec « I watch » en tant que membre dans le volet « élection et corruption ». « Je voulais être entourée de jeunes, des gens de mon âge qui progressent ensemble ».
Bien qu’elle n’en a jamais été victime, Henda se sentait investie d’une mission, celle d’endiguer la corruption en Tunisie. « Je n’ai jamais été victime de corruption, donc ce que je fais ce n’est pas pour servir mon intérêt, mais pour l’intérêt du pays ».
Son militantisme au sein de cette organisation n’a évidemment pas été bien perçu par certains de ses proches et surtout sa mère qui s’inquiéta pour elle. En effet, sa mère était contre son engagement anti-corruption. La crainte de sa mère est encore remontée à la surface après l’affaire de Nabil Karoui qui, d’après un enregistrement vocal, planifiait de lancer une campagne de diffamation contre I watch et ses membres. « Ma mère me disait ce sont des garçons et toi tu es une fille, ne reste pas tard la nuit, ils vont te suivre ». Mais les paroles bienveillantes de sa mère n’arrivaient pas à mettre en péril le courage et la ténacité de la militante. D’après elle, elle doit son courage à son entourage, ses coéquipier-e-s à I Watch.
Lors des dernières manifestations contre la corruption, les femmes ont investi la rue en grand nombre. Pour Henda, cela apporte un degré de sérieux, de crédibilité et de sécurité aux manifestations .Plusieurs femmes et hommes politiques se sont joints à ce combat contre la corruption, à l’instar de Samia Abbou.

Samia Abbou : « je veux que les citoyens fassent partie de cette lutte contre la corruption je veux qu’ils soient impliqués avec nous »

L’une des personnalités politiques les plus impliquées dans la lutte contre la corruption est Samia Abbou. En effet, pour la députée du « Courant Démocrate », connue pour ses interventions vives dans les médias et au parlement, il est plus que temps d’endiguer ce fléau qui met en péril le futur de la nation.
« Si nous voulons sauver ce pays, nous devons commencer par lutter contre la corruption parce qu’elle est dans nos administrations, dans nos documents, dans l’électricité, dans nos écoles, dans tous les domaines ». explique-t-elle.
Samia Abbou, n’hésite donc pas à pointer du doigt le gouvernement, certain(e)s député(e)s, hommes et femmes d’affaires qu’elle accuse de tromper dans des affaires douteuses. Pour elle, il faut que le peuple tunisien prenne conscience de ce qui se qui se passe dans le pays. « Si le peuple se rendait compte de ce qu’ils font, si on avait des médias honnêtes qui l’informe des problèmes de corruption  il se révolterait contre eux ».
La députée est déterminée à faire entendre sa voix et son message peu importe le prix.  « Je ne veux pas que mes enfants ni les enfants des autres vivent ce qu’on a vécu » déclare-telle.
Certain(e)s citoyen(e)s s’identifient en Samia Abbou, elle leur insuffle du courage et brise les stéréotypes de la femme politique dont le champ de travail se retrouve limité. « Je veux que les citoyens fassent partie de cette lutte, je veux qu’ils soient impliqués avec nous ». explique-t-elle.
Depuis l’annonce de la proposition de loi sur la réconciliation économique, l’engagement et l’implication des Tunisiens dans la lutte contre la corruption a pris une nouvelle envergure surtout avec la campagne « Manich Msamah ». Pour la députée, ce mouvement redonne de « l’espoir au pays » et cette génération a « compris que ce pays est basé sur un système corrompu».

Imen Ben Ghozzi de la campagne Manich Msamah  : « Dès que j’ai ouvert mes yeux dans ce pays, mon problème c’était la corruption »

Parmi le collectif derrière la campagne « Manich Msamah », l’on retrouve Imen Ben Ghozzi pour qui le combat contre l’impunité et la corruption a débuté bien avant de rejoindre ce mouvement social.
En effet, au lendemain de la révolution de 2011, la jeune femme a investi la rue pour dénoncer l’injustice que les victimes des événements du 14 janvier ont subie. Son engagement pour cette cause qui lui tient tant à cœur l’a ensuite mené vers un groupe les mouvements sociaux avant de finalement participer au lancement de la campagne qui fait beaucoup parler d’elle depuis l’annonce de la réconciliation économique, Manich Msamah. « Dès que j’ai ouvert mes yeux dans ce pays, mon problème c’était la corruption » explique-t-elle.
A cause de son militantisme, Imen a dû faire plusieurs sacrifices. En effet, des tensions se sont créées au sein de son couple, son mari lui en voulait de consacrer autant de temps à sa cause. Mais la jeune militante n’arrivait pas à concevoir sa vie sans ce combat qu’elle mène avec tant de détermination.
« Je ne peux pas vivre autrement, si ma vie se limitait seulement à ma famille et à mon travail, je pense que je déprimerai.  Parfois j’ai l’impression que c’est l’oxygène que je respire. Pour ne pas sombrer dans la dépression, il faut que je ressente que je suis entrain de faire quelque chose qui va changer la vie de mes enfants »déclare-t-elle.
Ses enfants et les futures générations sont donc la motivation de la jeune femme. « Mes parents n’ont pas assez milité. « Je sens que je suis vraiment capable de changer l’avenir de mes enfants,». Pour elle, c’est une obligation de lutter contre ce fléau, car « tant qu’il y’a de la corruption rien ne progressera dans ce pays ».
A travers son implication dans la campagne, Imen veut rallier à sa cause les Tunisien(ne)s « La Lutte contre la corruption ne se limite pas aux manifestations mais même au sein de la famille dans l’administration ou je travaille, avec mes voisins, avec l’épicier ». Elle veut leur faire prendre conscience de l’ampleur et du danger que représente la corruption pour le pays.

 
association droit femme tunisie

Brutalité policière lors de la manifestation contre la loi sur la réconciliation administrative

Brutalité policière lors de la manifestation contre la loi sur la réconciliation administrative

Plusieurs manifestants ont été

blessés  par les agents de police  lors de la manifestation organisée  devant l’ARP le 13 septembre contre la loi sur la réconciliation administrative.

Saida âgée de 34 ans était l’une des  victimes  et témoin de la brutalité policière  « j’ai vu un policier gifler  et frapper  au visage l’un des manifestants avec un appareil qu’il avait à  la main.  Un autre avait les vêtements en lambeaux, et pratiquement tous ceux qui étaient dans les premières lignes de la manifestation ont reçu des coups. Le policier qui avait agressé le manifestant au visage a été remplacé par un autre  car tout le monde avait vu ce qu’il avait fait.

Quand la nuit est tombée, les lumières étaient éteintes devant l’ARP,  les policiers ont commencé à  nous pousser et à  nous faire reculer avec les barrières. Ils ont barricadé toute la rue et ne nous ont laissé que le trottoir pour manifester  et c’est la que les agressions se sont produites.  J’étais dans la ligne de devant et les policiers nous  disaient de reculer mais on leur disait qu’on pouvait plus le faire car il n’y avait plus de place et que si ils avaient  reçu des instructions ils devraient plutôt nous demander  de partir que de nous faire reculer.  Les policiers ont commencé à  nous insulter et à  crier. J’ai reçu un coup de la part d’un des agents à  la jambe et tout d’un coup j’ai  senti que l’un d’eux me toucher les parties intimes. J’étais hors de moi et c’est la que j’ai reçu  un coup de matraque dans la même zone. J’étais hystérique et mes amis m’ont tiré à  l’arrière et m’ont donné de l’eau pour me calmer.  A un moment il n’y a avait plus de filles dans les lignes de devant.« 

Même son de cloche pour une autre manifestante prénommée, Boutheina, et âgée de  38 ans : « On tentait de repousser la barrière parce que les policiers avaient  condamné tout la chaussée, j’ai vu  une militante de Manich Msemah se faire tirer  les cheveux par un des policiers. On avait l’impression de se faire étouffer, ils compressaient les barrières sur les manifestants et les frapper aux jambes. Deux manifestantes se sont d’ailleurs évanouies parce qu’elles n’arrivaient plus à  respirer. Un  des agents autre m’a tenu par le bras et m’a frappé avec la matraque sur l’épaule. Ils n’ont pas respecté les manifestants, j’ai commencé à  discuter avec l’un des policiers je lui ai demandé pourquoi ils nous insultait,  nous poussait, il a rétorqué qu’il était entrain de faire son travail. Beaucoup des victimes des agressions étaient les filles. « 

Deux militantes d’Aswat Nissa, Sarrah Ben Said et Farah ben Mna,  ont été agressées verbalement par les policiers présents lors de la manifestation. En effet, les insultes et les provocations se sont multipliées.

Les agents de police sont censés garantir la protection des citoyennes et citoyens et faire en sorte que la loi soit respectée. Ces abus et ce comportement rappelle, malheureusement, les techniques et ruses de l’ancien régime, dont nous pensions nous être débarrassé avec la révolution.

Nous condamnons toute brutalité physique ou verbale  contre les citoyennes  et citoyens et appelant la police à  faire preuve de respect  envers les manifestantes et manifestants lors des prochaines manifestations. 

Aswat Nissa célèbre le 18ème anniversaire de la résolution 1325

La Tunisie 17 ans aprés de l’adoption de la Résolution 1325 sur les Femmes , la Paix et la Sécurité

La Tunisie 17 ans aprés de l’adoption de la Résolution 1325 sur les Femmes , la Paix et la Sécurité

Aswat Nissa célèbre le 18ème anniversaire de la résolution 1325

Il y’a 17 ans jour pour jour, la Tunisie membre non permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unis, a voté en faveur de la Résolution 1325 qui a été adoptée à l’unanimité le 31 octobre 2000. La résolution est l’un des premiers documents officiels qui reconnait le rôle des femmes en tant qu’agents de changement pour  l’établissement et le maintien de la paix.
 
En outre, elle préconise de mieux protéger les femmes et les filles contre les violations de leurs droits fondamentaux et de leur donner accès à la justice et aux services de lutte contre la discrimination.1 
 
En 17 années, plus de 60 pays dont la France, la Suède et l’Iraq  ont établi un plan d’Action National sur les femmes, la Paix et la Sécurité qui permettra aux gouvernements de développer  les priorités pour la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. 
 
La Tunisie  a démarré une discussion au niveau national pour l’élaboration d’un Plan d’Action National sur les Femmes, la Paix et la Sécurité avant fin 2018. Le comité pilotage s’occupant de l’élaboration de ce plan d’Action est présidé par la Ministre de la femme, de la famille et de l’Enfance et inclut des membres de plusieurs ministères notamment le ministère de la Défense, de l’Intérieur ainsi que de plusieurs organisations de la société civile dont Aswat Nissa. 
 
Au début de l’année 2017, Aswat Nissa a  lancé son programme Femmes, Paix et Sécurité en partenariat avec ONU Femmes(Entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes) et DCAF(un Centre pour le contrôle démocratique des forces armées)qui a pour objectif de faciliter un dialogue constructif et inclusif entre la société civile et le parlement afin d’adopter un Plan d’Action National reflétant les différentes perspectives des femmes tunisiennes en matière de paix et sécurité. 
 
Aswat Nissa croit fortement qu’Il y a plusieurs raisons qui doivent inciter l’Etat à engager plus les femmes dans la prévention des conflits, la construction et la consolidation de la paix. Les femmes promeuvent le dialogue, elles créent des coalitions pour la paix. Quand elles sont autour de la table elles apportent leurs perspectives, et le sens de la paix et la sécurité pour elles, pour leurs familles et pour leurs communautés. Elles contribuent à des accords de paix plus holistiques, inclusives et donc plus durables.
 
Certains pourraient se demander pourquoi la Tunisie est concernée par un Plan d’Action National sur les Femmes, la Paix et la Sécurité  alors que le pays n’est pas en situation de conflit ? 
 
Il est d’abord important de rappeler que  plusieurs autres pays démocratiques et en situation de paix tels que la Suède ou la France ont établi un tel Plan d’Action. En outre,  plusieurs éléments pourraient mettre en péril la  situation actuelle de la Tunisie  tels  que la position géographique, le potentiel retour des jihadistes ainsi que  l’instabilité politique, sociale et économique du pays.
 
L’application de l’article 46 de la Constitution de 2014  portant sur l’égalité des chances entre la femme et l’homme pour assumer les différentes responsabilités ainsi que  les conventions internationales relatives aux droits des femmes telles que la CEDAW(La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes) permettrait de garantir  la mise en œuvre de la Résolution 1325 .
 
La loi intégrale sur la lutte contre les violences faites aux femmes adoptée récemment par le parlement Tunisien contribuerait certainement à une meilleure protection des droits des femmes en Tunisie ainsi qu’à la mise en place d’un cadre sécuritaire inclusif et égalitaire, fondé sur la sécurité humaine.
 
Par ailleurs, plusieurs études dont celle menée par la Georgetown University for Women, Peace and Security intitulée le  WPS (Women, Peace and Security)  Index établissent  une corrélation entre le niveau de paix et prospérité d’un pays et l’égalité des droits et opportunités. En effet,  les pays sont plus pacifiques et plus prospères lorsque les femmes se voient accorder des droits et des opportunités égaux et complets. D’après cet index, la Tunisie occupe la 93ème place sur 153 pays loin derrière les Emirats Arabes Unis et juste avant le Rwanda.
 
En adoptant une approche inclusive, Aswat Nissa offre un espace de confiance et de collaboration pour un meilleur apprentissage ,un partage d’expérience très formateur et met à la disposition des députées et des femmes politiques particpantes à son programmes , d’une part, une  panoplie d’expertises portant sur le renforcement des capacités, les conseils techniques et échanges des expériences comparées des autres pays, d’autre part, d’éminents experts tunisiens et internationaux qui leurs permettront d’acquérir des connaissances théoriques approfondies sur  la Résolution 1325. 
[1] http://www.unwomen.org/fr/what-we-do/peace-and-security

 

Aswat Nissa célèbre le 18ème anniversaire de la résolution 1325

Aswat Nissa célèbre le 18ème anniversaire de la résolution 1325

Aswat Nissa célèbre le 18ème anniversaire de la résolution 1325

Aswat Nissa célèbre le 18ème anniversaire de la résolution 1325
 
31 OCTOBRE 2018
 
Il y a 18 ans, jour pour jour, la Tunisie, alors membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, votait en faveur de la Résolution 1325. Cette résolution fut adoptée à l’unanimité le 31 octobre 2000. 
 
        QUOI ? La Résolution 1325 est le premier document formel et légal issu du Conseil de sécurité qui impose aux différentes parties d’un conflit de respecter les droits des femmes et de soutenir leur participation durant les négociations de paix et la reconstruction post-conflit. Cette résolution appelle les États à adopter des mesures concrètes d’application de ses dispositions dans leurs législations et leurs politiques publiques.
 
        POURQUOI? Aswat Nissa est convaincue que l’État doit engager davantage les femmes dans la prévention des conflits, la construction et la consolidation de la paix. Les femmes encouragent le dialogue et consolident les coalitions pour la paix. Lorsqu’elles sont présentes autour de la table, les femmes apportent des solutions alternatives aux conflits et anticipent les tensions et les violences. Elles priorisent la paix et la sécurité pour elles, pour leur famille et pour leur communauté. Elles contribuent à des accords de paix plus holistiques, inclusifs et donc plus durables et légitimes. 
 
       COMMENT ? C’est pour ces raisons que, depuis deux ans, Aswat Nissa travaille sur la mise en œuvre de la résolution 1325 en Tunisie avec des femmes politiques de différents partis politiques, des députées de différents groupes parlementaires et à travers notre participation dans le comité de participation, avec des représentant(e)s du gouvernement et de la société civile, dans la rédaction du premier plan d’action national 1325 de la Tunisie qui a été adopté en juillet 2018.
L’un des points les plus importants sur lesquels ce Plan d’action met l’accent est la mise en place d’un programme de réformes du système sécuritaire et judiciaire respectant l’égalité des sexes. Dans cet objectif, nous avons lancé une étude intitulée «Femmes et sécurité globale vers une réforme sensible au genre du secteur de la sécurité en Tunisie». Cette étude s’est basée sur une enquête de terrain menée à travers toute la Tunisie. Elle a permis de déterminer quelle est la perception des citoyen(ne)s de la sécurité et de la participation des femmes dans le secteur de la sécurité. De ces résultats, nous avons conclu que les citoyen(ne)s tunisien(ne)s sont favorables à la présence féminine dans le secteur de la sécurité, qu’ils et elles considèrent que les femmes ont les mêmes compétences que les hommes dans le domaine de la sécurité et qu’ils et elles sont favorables à ce que les femmes occupent des postes décisionnels dans le secteur de la sécurité.
En octobre 2018, pour la première fois en Tunisie, Aswat Nissa a lancé un réseau de femmes députées ambassadrices pour l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité. Ce groupe de femmes s’est engagé à travailler ensemble pour l’institutionnalisation de la budgétisation sensible au genre dans le cadre de la loi organique du budget (LOB), mais aussi à plaider en faveur de la parité horizontale et verticale dans les élections législatives. 
 
       ET MAINTENANT? En 2019, Aswat Nissa poursuivra son travail autour de l’Agenda Femmes, Paix et  Sécurité  en Tunisie avec un département de plaidoyer. Ce département applique l’expérience acquise d’Aswat Nissa en matière de genre et sécurité. Il permettra d’analyser la place du genre dans la législation relative à la sécurité et de plaider en faveur de l’intégration d’une approche sensible au genre dans l’élaboration des lois et politiques publiques relatives à cette thématique. Ce travail s’étendra, en outre, aux discussions parlementaires qui se dérouleront au sein de certaines commissions pertinentes au domaine de la sécurité  à savoir  la Commission des finances, de la planification et du développement, la Commission de l’organisation de l’administration et des affaires armées ainsi que la  Commission de la santé et des affaires sociales et la Commission spéciale Sécurité et défense afin de faire un état des lieux de la prise en compte de la dimension de genre dans les questions relatives à la sécurité.
 
association aswat nissa - violences faites aux femmes

Aswat Nissa appelle à une application de la loi relative aux violences faites aux femmes

Aswat Nissa appelle à une application de la loi relative aux violences faites aux femmes

 

 

 
Aswat Nissa prend part aux 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes. Les 16 jours d’activisme sont une campagne internationale du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, jusqu’au 10 décembre, Journée des droits de l’Homme. Les 16 jours d’activisme sont l’occasion de se conscientiser aux violences faites aux femmes et d’agir pour les éliminer.
 
Les violences faites aux femmes, bien souvent ignorées ou banalisées, sont un fléau dans la société tunisienne. Les chiffres ne mentent pas: il y a en moyenne 3000 plaintes déposées chaque mois dans les postes de police par des femmes violentées, selon Imen Zahouni, directrice générale au sein du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance . Le nombre y est bien plus élevé en ajoutant les actes de violence à l’égard des femmes non dénoncés. Le gouvernement de la Tunisie a pourtant adopté en 2017 la loi organique relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Bien que cette loi reconnaît toutes les violences physiques, psychologiques, sexuelles, politiques et économiques, certaines questions se posent par rapport à son application. Par exemple, l’article 13 de ladite loi énonce que les femmes victimes de violence bénéficient de la prise en charge publique et associative et de l’hébergement immédiat. Toutefois, toujours selon Imen Zahoun, il n’existe que 7 refuges pour les femmes victimes de violence dans l’ensemble de la Tunisie. Aswat Nissa réclame l’application concrète de la loi.
 
Premièrement, à court terme, Aswat Nissa appelle le gouvernement à investir dans l’application de la loi. Les violences faites aux femmes ont un coût important pour l’économie et la société. Il est démontré que les coûts de la mise en œuvre de la loi sont inférieurs au coût de l’inaction à long terme. Les violences affectent la vie quotidienne des femmes et peuvent réduire leur activité et leur productivité économiques. Plus encore, les violences à l’égard des femmes sont un problème majeur de santé publique. Les femmes qui ont subi des violences sont plus à risques à la dépression, l’anxiété, les troubles liés à la consommation d’alcool, le VIH, les fausses couches, etc. Finalement, il y a un coût à long terme, plus difficile à calculer, lié aux souffrances infligées aux enfants et aux répercussions sur les prochaines générations. Un investissement dans l’application de la loi aura donc des retombées économiques qui bénéficieront à l’ensemble de la société. 
 
Deuxièmement, Aswat Nissa réclame au gouvernement d’adopter à long terme une approche sensible au genre dans les budgets de tous les ministères. Les budgets, en apparence neutre, ont un impact différent sur les femmes et les hommes. La budgétisation sensible au genre prévoit à ce que l’allocation des ressources publiques réponde aux besoins spécifiques des hommes et des femmes. Une initiative de budget sensible au genre mettrait en lumière les éléments de la loi organique relative aux violences à l’égard des femmes qui sont sous-financés. Cette technique est indispensable pour l’application de la loi puisque cette dernière touche directement 12 ministères. En adoptant cette technique, les décideurs peuvent utiliser ces informations pour exercer une pression pour l’augmentation des ressources pour la formation des juges, ou pour la police, les centres d’hébergement, etc. La budgétisation sensible au genre permettrait d’allouer efficacement les ressources budgétaires disponibles pour la mise en œuvre de toutes les dispositions de la loi.  
  
Au nom de toutes les victimes de violences basées sur le genre, Aswat Nissa demande un investissement dans l’application de la loi ainsi que l’adoption de l’approche sensible au genre dans les budgets. Aswat Nissa ne peut rester silencieuse face à la non-application de la loi.
global gender gap

La Tunisie dans le Global Gender Gap Report 2018

La Tunisie dans le Global Gender Gap Report 2018

Le rapport
       The Global Gender Gap Report fut publié par le Forum économique mondial en décembre 2018. L’indice cherche à mesurer les écarts entre les hommes et les femmes dans quatre domaines clés: santé, éducation, économie et politique. Il ne cherche pas à établir des priorités pour les pays, mais plutôt à fournir des données et une méthode claire pour repérer les lacunes dans chaque domaine. Les pays peuvent ainsi établir des priorités selon leur propre contexte économique, politique et culturel. L’édition du rapport de cette année présente 149 pays sur une échelle allant de 0 (disparité) à 1 (parité). 
La Tunisie 
La Tunisie obtient une note générale de 0.648. La Tunisie se place au 119ème rang du classement (sur 149 pays). Elle a donc un plus grand écart entre les sexes que la moyenne mondiale. Comparativement, la Tunisie avait obtenu une note de 0.629 en 2006. La Tunisie obtient de bons résultats en matière d’égalité des genres en éducation et en santé. Toutefois, les écarts entre les hommes et les femmes sont alarmants en ce qui concerne l’autonomisation économique et politique des femmes.
1. L’autonomisation économique
          Dans la section de l’autonomisation économique, la Tunisie obtient une note 0.439 et se classe au 135ème rang de la liste. Fait marquant, la Tunisie avait obtenu une note plus élevée en 2006, soit 0.480. 
 
Il y a trois indicateurs inquiétants en matière d’autonomisation économique. Tout d’abord, l’indicateur « Législateur(e)s, haut fonctionnaires et gestionnaires » étudie le ratio femmes/hommes employés à des postes de responsabilité*. Cet indicateur obtient la note de 0,173 classant la Tunisie en 127ème position. En effet, seulement  14.8 %  des législateur(e)s, hauts fonctionnaires et gestionnaires sont des femmes alors que 85.2% sont des hommes. En milieu de travail, les femmes rencontrent encore des obstacles importants pour assumer des rôles de direction. La présence de femmes dans les postes de direction dans le secteur public et dans le secteur  privé constitue aujourd’hui l’un des principaux obstacles à surmonter pour parvenir à la pleine parité économique des genres.
 
            Ensuite, l’indicateur estimant le revenu gagné par les hommes et les femmes (en $US et en parité du pouvoir d’achat) a obtenu une note de 0.270. Les femmes gagent en moyenne un revenu de 5 098$ alors que les hommes gagnent un revenu de 18 889$. L’écart est colossal. Les résultats suggèrent que le pouvoir économique reste généralement entre les mains des hommes. Ces derniers demeurent le principal point de référence économique du ménage, gardant souvent le contrôle de leurs actifs financiers. Par ailleurs, cet écart peut s’expliquer par deux phénomènes. Le phénomène le plus significatif est celui de l’ampleur du travail non rémunéré en Tunisie. Les femmes effectuent la majorité des tâches non rémunérées comme les travaux de ménage, les soins familiaux et la garde des enfants. Puis, la Tunisie connaît un fossé grandissant en matière d’égalité des salaires. Le rapport mentionne qu’il n’y a pas de loi obligeant l’équité salariale.
         Enfin, la note de 0.354 fut attribuée à l’indicateur de la participation sur le marché du travail. Ce résultat est bien loin de la moyenne mondiale de 0.669. Cette note classe la Tunisie comme 137ème pays sur 149 pays. Une statistique qui démontre l’écart de la participation sur le marché du travail entre les hommes et les femmes est le taux d’activité.  Le taux d’activité (%) des femmes et des hommes mesure la proportion de la population en âge de travailler (de 15 à 64 ans) qui participe activement au marché du travail, que ce soit en travaillant ou en recherchant un travail. Or, le taux d’activité des femmes en Tunisie est de 27.1% alors que celui des hommes est de 76.6%. Seulement 27.1% des femmes en âge de travailler participent activement au marché du travail. Cela peut s’expliquer par l’absence de loi anti-discrimination envers les femmes sur le marché du travail. Qui plus est, le taux de chômage élevé chez les femmes contribue à expliquer leur faible taux d’activité : le taux de chômage chez les femmes est de 22.2%, soit près du double de celui des hommes à 12.5%. 
2. L’autonomisation politique 
La Tunisie a obtenu une note de 0.216, se classant au 55ème rang dans ce domaine. Cette note représente une légère amélioration depuis 2006 (0.110). Il y a trois indicateurs qui analysent les écarts ente les hommes et les femmes en politique.
 
         Bien que la Tunisie soit près de la moyenne mondiale en matière d’autonomisation politique des femmes (0.223), la Tunisie reste encore loin de la parité. Le premier indicateur « Femmes au Parlement » mesure le pourcentage de femmes occupant des sièges au parlement. Les résultats démontrent que le parlement tunisien est composé de 31.3% de femmes et de 68.7% d’hommes. Le rapport souligne que les partis politiques n’ont pas adopté de quotas sur une base volontaire pour favoriser la participation des femmes. 
            Le deuxième et le troisième indicateur mesure l’écart entre les hommes et les femmes au plus haut niveau de la prise de décision politique. L’indicateur « Femmes occupant des postes ministériels » mesure le pourcentage de femmes détenant des portefeuilles ministériels. Seulement 23.1% des portefeuilles ministériels sont détenus par des femmes tandis que 76.9% sont détenus par des hommes. Enfin, le troisième indicateur évalue le nombre d’années au cours des cinquante dernières années pour lesquelles une femme a occupé un poste équivalent à celui d’un chef d’État ou de gouvernement élu dans le pays. La Tunisie a obtenu une note de 0.00 puisque qu’aucune femme n’a été à la tête de l’Etat. Les 50 dernières années ont été occupées par des hommes au pouvoir.
La place de la Tunisie dans la région
En projetant les tendances actuelles, l’écart global entre les sexes dans la région du Moyen-Orient et du Nord de l’Afrique sera réduit dans 153 ans. Les disparités entre les sexes les plus difficiles à combler sont les dimensions de l’autonomisation économique et politique, qui prendront respectivement 202 et 107 ans globalement. 
 
          La Tunisie, avec son 119ème rang, se classe en deuxième position dans la région du Moyen-Orient et du Nord de l’Afrique, suivant Israël (46ème rang) en première position et suivi des Emirats Arabes Unis (121ème rang)  et du Koweït (126ème rang) en troisième et quatrième position.
Recommandations inspirées du rapport afin de réduire les écarts entre les hommes et les femmes en matière d’autonomisations économique et politique en Tunisie.
  • Obtenir l’égalité successorale ;
  • Valoriser le travail non-rémunéré ;
  • Créer une loi obligeant l’équité salariale ;
  • Créer une loi contre la discrimination envers les femmes sur le marché du travail ;
  • Augmenter le taux d’activité des femmes par des politiques d’aide à l’emploi spécifiques aux femmes et par l’allongement du congé de maternité ;
  • Assurer la parité ministérielle ; et
  • Mettre en place des quotas dans les partis politiques.
 
*Les postes de responsabilité sont définis par l’Organisation internationale du Travail comme étant ceux qui planifient, dirigent, coordonnent et évaluent l’ensemble des activités des entreprises, gouvernements et autres organisations et formulent et examinent leurs activités, politiques, lois, règles et règlements.
aswat nissa

حقوق النساء 5 سنين بعد الدستور

حقوق النساء 5 سنين بعد الدستور

إن نضال الحركات النسوية لتمكين النساء التونسيات من حقوقهن الاجتماعية والاقتصادية يتعدى أيام الاحتفالات ، لذلك ولئن كان يوم 13 أوت رمزا لكل الإنجازات التي حققتها الدولة التونسية فيما يخص المساواة بين النساء والرجال وتعزيز حقوقهن فإنه من الواجب أيضا تشخيص بشكل أدق لما تم إنجازه في الفترة الأخيرة وتحديدا بعد المصادقة على دستور 2014. اذ أن هذا الأخير قد فرض المساواة بين المواطنون والمواطنات في الحقوق والواجبات منها تكافئ الفرص في العمل في ظروف لائقة وبأجر عادل وضمن أيضا تمثيلية المرأة في المجالس المنتخبة. ووضع الدستور على عاتق الدولة واجب حماية الحقوق المكتسبة للنساء، و دعمهم وتطويرهم. و جعلها ضامنة لتكافؤ الفرص في تحمّل مختلف المسؤوليات وفي جميع المجالات وساعية إلى تحقيق التناصف بين النساء والرجال في المجالس المنتخبة وعاملة على القضاء على العنف ضد النساء

من أجل ذلك و خلال الخمس سنوات الماضية سعت الدولة إلى تحقيق البعض من هذه الالتزامات وذلك من خلال إحداث برنامج مساواة بالشراكة مع الإتحاد الأوروبي الذي ضم جملة من الأهداف أهمها تحقيق المساواة بين النساء والرجال و ذلك عبر إدراج مقاربة النوع الاجتماعي في السياسات العامة. على اثره قامت وزارة المرأة والأسرة والطفولة وكبار السن بوضع خطة عمل لمأسسة النوع الاجتماعي في 2018. وتعتبر هذه الخطة تعهداً من أعضاء الحكومة من أجل ادماج مقاربة النوع الاجتماعي في التخطيط والبرمجة والميزانيات للقضاء على جميع أشكال التمييز وتحقيق المساواة في التنمية والحقوق والواجبات بين المواطنين والمواطنات في غضون 2020
وكان من جملة الأهداف الموضوعة العمل على تكريس منظومة مساءلة تعمل على القضاء على أشكال التمييز والعنف ضد النساء في التشريعات وفي الممارسات ، اولا بتركيز منظومة قانونية مطابقة لمضامين الدستور والإتفاقيات الدولية الملزمة للدولة التونسية وقد كان في المصادقة على القانون الأساسي عد 58 لسنة 2017 المتعلق بمناهضة العنف ضد النساء مثال على التقدم الذي شهدته المنظومة التشريعية في تونس فيما يخص مجابهة العنف المسلط على النساء ووضع اليات فعالة للتصدي له. إلا أن هذا القانون لم يخلو من بعض النقائص إذ أنه لم يأخذ بعين الاعتبار حاجيات النساء ذوات الإعاقة ولم يفصل بصفة قطعية تجريم العنف الزوجي وتغاضى عن تجريم العنف القائم على أساس النوع الإجتماعي. إضافة إلى ذلك وبعد سنتين من المصادقة عليه مازالت الكثير من الآليات التي وضعها قانون مناهضة العنف ضد النساء حبرا على ورق منها المرصد الوطني لمناهضة العنف ضد المرأة الذي سيعنى بالبحث وتسجيل حالات العنف لتكون بذلك قاعدة بيانات رسمية تكون منطلق للعمل الحكومي القادم و منها أيضا مراكز الإيواء والإنصات التي لم يحدث منها أي مركز منذ دخول القانون حيز النفاذ اضافة إلى عدم تعميم الفرق الخاصة في البحث في جرائم العنف ضد النساء على كامل تراب الجمهورية وذلك للنقص المالي و البشري الذي يعاني منه تطبيق هذا القانون

ثانيا لتركيز منظومة المساءلة قامت الدولة بوضع إطار مؤسساتي فعال يتمثل من جهة في إحداث مجلس النظراء و من جهة أخرى في تعزيز عمل مركز البحوث والدراسات والتوثيق والإعلام حول المرأة الذي يهتم بإعداد نظام معلومات ونشر المعطيات وبذلك ليشمل اليوم تعزيز قدرات أعضاء مجلس النظراء و تنظيم دورات تكوينية حول منهجية ادماج مقاربة النوع الإجتماعي في التعاطي مع الإحصائيات. إلا أنه وإلى اليوم لم يصدر أي تقرير عن مجلس النظراء وهو مطالب بإصدار تقارير دورية للمتابعة والتقييم وإعداد دليل مرجعي لوضع الخطط السنوية القطاعية لإدراج مقاربة النوع الإجتماعي في السياسات العامة ولم يقع الى اليوم تعيين مكلفين بالنوع الإجتماعي في أي وزارة حتى يتسنى لمجلس النظراء تكوين استراتيجيات دقيقة وحقيقية فيما يخص إدراج مقاربة النوع الإجتماعي في عمل الوزارات حسب تخصصها وقطاع عملها. اضافة الى ذلك لم يقع تشريك أو إعلام المجتمع المدني بعمل مركز البحوث فيما يخص إدراج معطى النوع الإجتماعي في العمل الإحصائي هذا الى جانبانعدام الشفافية في التعامل مع مطالب النفاذ للمعلومة الذي يبقى الى اليوم المصدر الوحيد فيما يخص معرفة عدد حالة العنف أو أنواع العنف . وتبقى الإحصائيات المقدمة للعموم غير واضحة من جهة وغير محينة من جهة أخرى

إلى جانب هذا فقد تعهدت الدولة من خلال خطة العمل المصادق عليها في إطار برنامج مساواة إلى الرفع من تمثيلية النساء ومشاركتهن الفعلية في الهيئات والمجالس المنتخبة والهياكل الحكومية ومواقع صنع القرار عل المستوى الوطني والجهوي والمحلي ، وذلك عبر إحداث لجنة متعددة القطاعات تكفل إعداد مشاريع النصوص القانونية وإعداد مناصرة للمصادقة على الإصلاحات وتحصيل نسبة لا تقل عن 30% من تمثيلية النساء في الهيئات و المجالس المنتخبة ومواقع أخذ القرار . إلا أننا نشهد في الأربع سنوات الفارطة انخفاض في نسب تمثيلية النساء في مناصب أخذ القرار لتصل تسمية النساء في المناصب العليا سنة 2018 إلى أقل من 15% من جملة التسميات . فوفقا لدراسة قامة بها أصوات نساء فإن نسبة تعيين النساء في الحكومة لم تتعدى 12% من جملة التسميات في الفترة 2014-2018 وفي نفس الفترة كانت تعيينات النساء في رئاسة الجمهورية 14% مقابل 36% في مختلف الهيئات المحدثة منذ 2014 . ويعود إرتفاع نسبة تمثيلية النساء في الهيئات إلى إحترام البعض منها لمبدأ التناصف. المبدأ الذي حاربت من أجله العديد من مكونات المجتمع المدني حتى لاقى مكانة في القانون الانتخابي ليكون بذلك قاعدة للترشحات على كل الأحزاب إحترامها. هذا وإن كان العمل على تكريس مبدأ التناصف الأفقي مازال قائما

أما فيما يخص تعهد الدولة بوضع سياسات عمومية ومخططات تنموية وميزانيات تعتمد مقاربة النوع الإجتماعي فلعل المصادقة على القانون الأساسي للميزانية سنة 2019 الذي صرح في فصله 18 على أن يؤخذ بعين الإعتبار في إعداد وتقسيم وتقييم تنفيذ الميزانية المساواة بين النساء الرجال وكافة فئات المجتمع دون تمييز

وإن كان القانون الأساسي للميزانية مناسبة هامة للرفع من مفهوم النوع الإجتماعي من المرتبة التنفيذية حيث نجده في الأمر الحكومي عدد 626 المحدث لمجلس النظراء إلى المرتبة التشريعية إلا أنه وعلى غرار قانون مناهضة العنف ضد النساء وقانون الجماعات المحلية لم يحظى هذا المفهوم بالدعم اللازم من قبل نواب الشعب. وفي هذا السياق تجدر الإشارة إلى دور الحكومة عامة ووزارة المرأة خاصة في بعث وتنظيم دورات تكوينية وتوعوية للجميع للبحث والتعمق في مفهوم النوع الاجتماعي الذي ينبني عليه إستراتيجية الحكومة في الخمس سنوات لتحقيق المساواة المنشودة
أخيرا وللقطع مع سياسات التهميش التي تكون ضحيتها عادة النساء من عاملات في القطاع الفلاحي أو نساء قابعات في المنازل أو عاملات في مختلف المصانع الصغرى . عملت الدولة على وضع سياسات تضمن التمكين الاقتصادي والمالي للنساء والحق في العمل اللائق والأجر العادل. و ذلك من خلال وضع اليات تدعم نفاذ وتحكم النساء في الموارد الاقتصادية و المالية و تشجع على المبادرة الخاصة. بذلك تندرج المصادقة على تعديل قانون تنظيم النقل البري ليشمل صنف جديد خاص بنقل العملة الفلاحين تحولاً هاما للحفاظ على سلامة العملة و على كرامتهم أيضا . إلا أنه وكجل القوانين المصادق عليها في هذه الفترة النيابية يشكو من غياب الإرادة السياسية في التنفيذ العاجل إذ أنه وإلى اليوم لازلنا نستيقظ على فاجعة الحوادث التي تؤدي بأرواح العديد من الكادحات في الوسط الفلاحي

خلاصة القول، وإن كانت المبادرة الحكومية في بعث برنامج مساواة وما يتخلله من أهداف واستراتيجيات خطوة جسورة نحو تحقيق المساواة الفعلية بين كافة فئات المجتمع قائمة على إدراج حقيقي لمقاربة النوع الاجتماعي ، فإن غياب الإرادة السياسية في تفعيل بعض الالتزامات ودعمها بالموارد المالية والبشرية اللازمة وعدم تشريك حقيقي للمجتمع المدني وغياب كلي لدور القطاع الإعلامي لتوعية المجتمع يجعل من هذه البرامج بما فيها من تقدم حبر على ورق أو حقيقة من سراب نتشبث بها إلى أن نستيقظ على عدد مفزع من حالات العنف المسلط على النساء أو حادث مرور أليم لعربة محملة بالعاملات الفلاحات