Aswat Nissa > Concomitamment aux «16 jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes », le féminicide se poursuit dans mon pays…
Concomitamment aux «16 jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes », le féminicide se poursuit dans mon pays…
Concomitamment aux «16 jours d’activisme contre la violence à l'égard des femmes », le féminicide se poursuit dans mon pays...
La dynamique féministe proteste et boycotte les activités du ministère de la Femme.
En moins d’un mois, 4 femmes ont été tuées dans 4 régions différentes de la Tunisie. Elles ont été tuées uniquement parce qu’elles sont des femmes. Et ce, dans un silence suspect de l’Etat et en l’absence quasi-totale de statistiques officielles sur les crimes de féminicide.
Quatre ans se sont écoulés, depuis l’entrée en vigueur de la loi n°58-2017 relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Et pourtant, le phénomène du féminicide continue à se multiplier. L’indifférence des unités spécialisées face aux risques qui menacent la vie et la sécurité des victimes, la carence de la mise en œuvre des moyens de protection stipulés par la loi, et la faible réponse des magistrats aux demandes de protection formulées par les femmes sont des raisons supplémentaires de l’accentuation de ce phénomène.
La protection des femmes victimes des violences est un droit garanti par la loi et un devoir incombant à l’Etat. Soulignons, que depuis la promulgation de cette loi, l’Etat ne cesse de s’enorgueillir dans les tribunes et à l’occasion des grandes manifestations tout en rechignant à l’appliquer sur le terrain, en vue de lutter contre le crime de violence basé sur le genre. Et entre temps, les femmes continuent à être tuées .
Face à l’inertie et au silence injustifiés de l’Etat, les associations de la dynamique féministe, signataires ci-dessous :
Appellent au boycott des activités du ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes Agées, programmées dans le cadre de la campagne internationale «16 jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes». Et ce, en guise de protestation contre le silence complice et la déficience des actions visant à protéger les femmes victimes de violence.
Expriment leur profonde indignation face aux déclarations de la ministre de la Femme, lors de la dernière conférence de presse organisée par le ministère. Son discours dévoile sa méconnaissance du vécu des femmes troublé par les souffrances et les difficultés qu’elles endurent lorsqu’elles subissent des violences, et ne trouvent pas un abri pour se protéger, et lorsque leurs demandes de protection restent sans suite.
S’interrogent sur l’absence des indicateurs statistiques que l’Observatoire National pour la Lutte contre la Violence à l’Egard des Femmes est censé les fournir,
Revendiquent leur droit d’accès aux chiffres et statistiques officiels liés aux crimes de violence à l’égard des femmes et aux cas de féminicide. Et exigent leur mise à la disposition des associations féministes qui prennent en charge les femmes victimes de violence. Et ce, pour qu’elles puissent formuler leurs programmes pour une meilleure intervention sociale de prise en charge renforçant la solidarité féministe et l’aide des survivantes de violences,
Appellent à une évaluation conjointe de la Stratégie nationale de lutte contre les violences faites aux femmes et à l’élaboration d’un plan d’action spécifique à la violence conjugale, en vue de prévenir les féminicides.
Mettent l’accent sur la nécessité d’allouer un budget suffisant et approprié susceptible de garantir la protection des femmes et de contribuer à lutter contre la violence basée sur le genre sous toutes ses formes afin de concrétiser la mise en œuvre effective de la loi 2017-58 relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Les associations féministes signataires :
Aswat Nissa
Association Tunisienne des Femmes Démocrates
Association femmes et citoyenneté -Kef
Association Beity
Association Amal pour l’enfant et la famille
Groupe Tawhida Becheikh
L’Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche sur le Développement (AFTURD)